Je ne savais pas trop dans quelle rubrique le ranger, alors s'il faut déplacer, je vous laisse faire...Le karmaLe destin existe-t-il ? Pouvons-nous le changer ? Le bouddhisme de Nichiren nous permet de révolutionner notre état de vie intérieur, changer le cours de notre existence et construire un bonheur qu’aucun coup du sort ne peut détruire.La causalité à travers passé, présent et futurDiverses situations et circonstances, heureuses ou malheureuses, se présentent à nous au cours de notre vie. Si certaines sont clairement dues à nos actes, à nos jugements ou à nos décisions dans la vie présente, d’autres apparaissent sans que nous puissions en trouver la cause. Parfois, face à l'adversité, il nous arrive de nous demander : « Pourquoi dois-je subir de telles souffrances, alors que je n'ai rien fait de mal ? »
Le bouddhisme envisage la vie comme un cycle d’existences successives se poursuivant éternellement, à travers vie et mort. Ainsi, les événements qui apparaissent dans notre vie sont les effets d’actes posés dans les vies passées. De même, les actes posés au présent créent les causes qui déterminent nos circonstances futures. Comme il est dit dans le Sûtra de la contemplation sur les étapes de l'esprit :
** Si vous voulez comprendre les causes créées par le passé,
observez les résultats qui se manifestent dans le présent.
Et si vous voulez comprendre les résultats qui se manifesteront à
l’avenir, observez les causes créées dans le présent.
Ainsi, selon le bouddhisme, la loi de causalité parcourt les trois phases de la vie (passé, présent et futur), avec le présent pour « pivot ». Dans ce cadre, le karma désigne l’accumulation des diverses causes et effets à l’œuvre dans notre vie, qu’elles soient manifestes ou encore latentes.
Comment se forme le karma ?« Karma » est un mot sanskrit qui signifie originellement « actes ». Selon le bouddhisme, nous créons le karma de trois façons : par la pensée, la parole et l’action. Bien entendu, les actions ont un impact plus grand que les mots, qui eux-mêmes créent davantage de karma que les simples pensées. Néanmoins, sachant que les paroles comme les actions prennent naissance dans la pensée, le contenu de notre esprit est d’une importance cruciale.
Le karma recouvre deux aspects : positif et négatif. Toutefois, généralement, le mot « karma » est généralement évoqué pour designer le mauvais karma, source des souffrances dans la vie actuelle. Selon le principe de causalité, les causes négatives ont pour effet la souffrance et les causes positives produisent des effets heureux.
Néanmoins, dans cette vision étroite du karma, il n’y a pas d'autre issue que d’expier, l'une après l'autre, les mauvaises causes du passé, et de tenter de les compenser par de bonnes causes afin d’améliorer sa condition, vie après vie. C’est une vision fataliste, dénuée de tout espoir. A l’inverse, le bouddhisme de Nichiren enseigne la transformation du karma, c'est-à-dire comment changer radicalement la chaîne de la causalité du karma.
La racine du karma négatifDans la
Lettre de Sado, Nichiren Daishonin relate les grandes difficultés qu’il rencontre et précise :
** Cependant, mes souffrances ne sont pas imputables à cette loi de
causalité.Dans le passé j'ai méprisé les pratiquants du Sûtra du
Lotus.
La Lettre de Sado (Écrits, 308)
Autrement dit, Nichiren Daishonin explique que, en définitive, la source du karma négatif n’est autre que l'opposition à l’égard de la loi de la vie, ou Loi merveilleuse, d’où découle le Sûtra du Lotus, qui enseigne l’atteinte de la bouddhéité de tous. La transformation du karma enseignée par Nichiren Daishonin consiste donc à éradiquer la source même du karma négatif, en s’efforçant de croire en la Loi merveilleuse, en la protégeant et en la transmettant.
La récitation du Daimoku, Nam-myoho-renge-kyo, a pour but de transformer notre karma afin de réaliser notre plein potentiel humain au cours de cette vie et au-delà. De plus, nous pouvons réorienter le cours de notre vie ici et maintenant, en mettant en œuvre le principe de la simultanéité de la cause et de l’effet contenu dans cette Loi. C’est l’enseignement du plus grand espoir.
Nichiren écrit :
** eux qui croient dans le Sûtra du Lotus vivent comme en hiver,
mais l'hiver se transforme toujours en printemps. Jamais, depuis
les temps anciens, personne n'a vu ni entendu dire que l'hiver
s’était transformé en automne. De même, jamais nous n'avons
entendu parler d'un croyant du Sûtra du Lotus qui se soit
transformé en être ordinaire.
L'hiver se transforme toujours en printemps (Écrits, 539)
L’allégement des rétributions karmiquesPour autant, malgré les efforts que l’on peut effectuer dans la pratique bouddhique, nous devrons inévitablement faire face à diverses épreuves et souffrances au cours de notre vie. En effet, les obstacles ne manquent pas d’apparaître pour entraver notre progression.
Nichiren Daishonin nous enseigne que rencontrer de telles difficultés et souffrances constitue un bienfait, car c’est ce qui nous permet de transformer notre karma. C’est le principe de l'allégement des rétributions karmiques (jap.: tenju kyoju).
Ce principe signifie que, bien que nous devions subir les effets de causes négatives, celles-ci se font ressentir à un degré moindre. Au lieu de la pleine rétribution karmique, lorsque nous nous dédions à la Loi merveilleuse qui existe dans notre propre vie, nous pouvons recevoir ces rétributions de manière allégée.
Forts de l’état de vie de la bouddhéité, les difficultés sont autant d’occasions significatives d'effacer le karma négatif et de fortifier notre vie intérieure. À ce propos, Nichiren Daishonin écrit :
** Le fer dans les flammes et martelé peut devenir un bon sabre personnes de valeur et les sages sont mis à l’épreuve parles mauvais traitements. Mon exil actuel n’est pas dû à an crime séculier. C’est seulement de cette façon que je pourrai expier en cette vie mes graves fautes passées et me libérer dans la prochaine des trois mauvaises voies.
La Lettre de Sado (Écrits, 306)
Le choix délibéré du karma qui convientAinsi, à la lumière de ce principe, le sens-même des difficultés liées au karma change. Le Sûtra du Lotus expose le principe du choix délibéré du karma qui convient (jap.: ganken o go) selon lequel, alors qu’une personne ordinaire renaît selon son karma (go-sho), un bodhisattva renaît en raison de son vœu (gan-sho).
Ce principe signifie qu’un bodhisattva, qui a accumulé beaucoup de bonne fortune, abandonne néanmoins ses bienfaits pour renaître dans ce monde troublé, parmi les êtres qui souffrent. Par compassion, il partage les mêmes souffrances que les personnes en proie à leur karma négatif.
Le vœu du bodhisattva consiste à sauver les personnes en partageant leurs difficultés, pour leur montrer la manière de les surmonter. Daisaku Ikeda utilise l’expression « changer le karma en mission » pour expliquer ce monde de vie.
Il écrit :
« Chaque personne a un karma. Néanmoins, si nous regardons notre karma en face et retournons au sens de sa nature fondamentale, nous comprendrons que n’importe quel karma est là pour nous permettre de révolutionner notre propre vie. Ainsi, l'attitude consistant à combattre notre propre karma devient un modèle pour tout le monde.
Autrement dit, lorsque nous changeons notre karma en mission, l'influence de ce karma va radicalement évoluer du mal vers le bien. Nous pouvons dire qu’une personne qui “change son karma en mission” vit le principe du “choix délibéré du karma qui convient”. Pour cette raison, celui qui avance jusqu'au bout, en acceptant tout comme sa mission, progressera sur la voie victorieuse de la transformation du karma. »Adapté de « La transformation du karma », Valeurs humaines n°40, février 2014, pp.10-12.
Source : http://culte.soka-bouddhisme.fr/doctrine/le-karma