Comprendre pourquoi on aime « ronchonner »…
Et arrêter!
Moi, je ne sais pas, mais peut-être que vous allez me le dire: qui n’aime pas, certains jours, se lever du pied gauche et se servir de tout et de tout le monde comme défouloir?
Certes, cela ne se dit pas, car au fond, il y a toujours une bonne raison pour râler, n’est-ce pas? On n’aime pas ci, ou cette personne est une imbécile, ou on a mal au crâne… On ne se sent pas dans son assiette, on est chagriné ou contrarié, mais il n’empêche: parfois, on ne peut s’empêcher de ruminer sur le sujet tout au long de sa journée; le hamster qui tourne dans sa roue, et qui s’éclate! Mais vient le problème suivant: pourquoi reste-ton dans notre amertume? Qu’est-ce qui fait qu’on aime ça? Le défouloir, c’est toujours avec des raisons que l’on croit juste qu’on l’utilise.
C’est un schéma type de notre comportement, c’est comme si notre égo aimait tellement se shooter avec tout le cortisol ainsi dégagé par notre organisme. Et seulement voilà: c’est très mauvais pour la santé, très mauvais pour le moral, et, déconcentré de ce qui est essentiel dans la vie, on ne voit pas d’intérêt à se changer; du moins, c’est une façon de se dire les choses.
Mais, soyons honnête quelques instants: si on aime tant cette façon de se comporter, qu’est-ce qui fait que parfois, on estime précieux les moments où on se contente d’être zen, simplement, sans aucune injonction du mental, sans aucune impression d’urgence à boucler telle tâche, et déconnecté des soucis?
Quoiqu’il en soit, le point de repère, ce sera toujours le Centre du Coeur; cette idée-là ne m’est pas venue, tout naturellement, par « l’opération du Saint Esprit »!
Quoique…
Ce que je veux dire, c’est qu’en recontactant des événements, ou des moments où on s’est senti « bien », en harmonie avec tout le reste, que ce soit à la contemplation d’un coucher de soleil, d’un paysage, ou lors du câlin du soir en bordant son enfant, qu’importe! Eh bien, on commence à entrevoir quelque chose, un moyen, un outil, qui, peu à peu, pourrait nous endiguer sur cette façon de nous jeter sur l’autre afin de vider notre sac de linge sale, qui pourrait stopper cette pulsion d’insulter le chauffard qui nous fait une queue de poisson dans le rond-point, qui pourrait atténuer cette envie d’en découdre, coûte que coûte, avec son ou sa meilleur(e) ami(e), ou son ou sa conjoint(e)par ce qu’elle -il ne correspond pas à l’idée qu’on s’en fait, parce qu’on juge qu’il ou elle a très mauvais caractère, ou que la chemise que Madame a repassé a encore des faux plis…
Mais bien sûr, on n’a aucune idée de ce qui se joue, mais si je ne le dis pas, cette même chose va s’installer encore, et encore, chez moi aussi, afin de me faire aller de travers.
Mais oui, la joie de l’égo qui souffre et qui aime cela, c’est ce dont il est question. C’est un sujet qui fâche, en général. Et pourtant, il n’est pas ce méchant monstre qu’on prétend, loin de là! C’est un enfant précieux qu’il ne faut pas contrer ou vouloir tuer, mais éduquer, aimer et remercier. Ce n’est pas une mince affaire, je ne connais pas vraiment de chose plus difficile que ça. C’est un bienfait, déjà, que de se l’avouer: monsieur l’égo est un ronchon qui est habitué à la mal bouffe, aux colères, et qui est très capricieux, en constante demande d’attention, et c’est pourquoi on se retrouve à aimer tout et son contraire, à vouloir faire sans vouloir faire, et ainsi de suite. Un vrai paradoxe de notre construction psychique qui semble être faite de tout et n’importe quoi, et pour le coup, c’est un outil qu’il faut nettoyer, vider de tout ce qui ne lui servira plus, mais aussi de tout ce qui vous occasionnera de véritables ennuis d’ordre bien concret aussi.
Voilà, Mesdames et Messieurs, que ce que je vous partage aujourd’hui, c’est ma propre petite leçon du jour à moi aussi! Car à force de comprendre comment ça marche, mon égo, je comprends mieux aussi pourquoi, parfois, il se passe des choses que je n’apprécie pas mais où je me dis: là, c’est la misère, mais ça m’apprend que je n’ai pas tellement réussi à tourner la page sur telle ou telle problématique. Alors, tout de suite, je me mets « à l’intérieur », dans mon Centre, et je me dis:
Bon, ok, j’ai tout vérifié, et si je n’ai pas compris le pourquoi de cet événement, c’est que je ne suis pas encore très accordée à ce que je suis, ou à mon projet ou autre. En revanche, je vais tout faire afin de pousser un peu plus loin l’exploration de ce sujet. »
Et en avant marche, je comprends que quand on me critique avec virulence, ou qu’on me reproche un comportement ou des traits de caractère, je sais que la personne voit d’elle-même un chose qu’elle ne peut encore se dire, oui, mais que ce qu’elle ne peut voir pour elle-même réside aussi chez moi, et que c’est cette énergie là que je dois transformer pour en faire un atout, un belle qualité non déformée par mon égo en mal de domination, ou en mal d’attention.
Que quand un événement me chagrine, aussitôt, je sais qu’en quelques sorte, je ne suis pas encore sur les bons rails et que je dois approfondir afin de trouver en moi ce que je dois changer dans ma façon de faire pour que les choses se passent mieux.
Voilà, c’était ma petite pensée du jour.
En espérant que cela puisse servir , ou que cela parle à quelqu’un.