Le Conte des Korrigans de Lannion:
Autrefois en Bretagne les petits bons hommes des bois qu'on appelait les lutins et les Korrigans. Aidaient les fermiers dans les champs pour leur travaux et a la pousse des plantes.
A cette époque les anciens enchantements avaient encore cours.
A cette époque on rendait de menu services aux habitant des dolmens ou des vieux troncs d'arbres dans la forêt.
L'homme savait encore chanter avec les fées et voir la beauté du monde au côté des Korrigans.
Il était de coutume dans le pays Trégorrois que les Korrigans viennent après les moisons d'été et le Gouel an Eost, réclamer une partie des premières farines que le meunier commençait a moudre.
Jakez Le Louarn était meunier a Lannion, celui qui avait le plus beau moulin de tout le Trégor se plaisait-il a faire remarquer souvent. Ses greniers et sa grange étaient remplis de sac de grains et de farine de blé noir, de blé de froment et d'orge. des mélanges de farines pour faire du pain, des crêpes et de succulentes galettes, les meilleurs de Bretagne.
Soizig sa femme fit un jour la rencontre d'un groupe de Korrigans Trégorrois venus chercher leur affaire comme de coutume a la fin du mois d'Août.
Dam'Gast! ce dit elle. "Que voulez vous messieurs?" demanda t'elle.
"Trois gros sacs de Farine de Froment, deux de blé noir et une bouteille de chouchenn" répondit le plus vieux des Korrigans qui menait la petite tribu vers Lannion et son moulin.
"Venez chez moi mon époux vous y attend" leur répondit'elle.
Le chef des Korrigans fit la même demande a Jakez le meunier le plus riche de Lannion.
"Vous donner de la farine? Moi? Quelle drôle d'idée? Pourquoi alors que vous n'êtes pas venu durant la récole ? Je ne vous ait jamais vu travailler dans les champs?" répondit il.
"Mais si vous en voulez vraiment venez avec moi! Deuit ganin diousztu!" leur dit il en les amenant dans une vieille longère de sa ferme.
"Voyez toute cette laine. Lavez là et lorsqu'elle sera toute blanche et sèche. Revenez me voir et je vous donnerai de la farine."
Tout les Korrigans regardèrent alors ensemble la laine avec stupéfaction.
Et le chef de la troupe s'écria:
"Mais cette laine est noire! voila une chose impossible a réaliser"
Les korrigans regardèrent la laine un à un chacun leur tour, certain des plus petits d'entre eux commencèrent a pleurer.
Le meunier regardait sa femme, elle se moquait d'eux elle aussi, son époux leur avait demander une chose parfaitement impossible.
Très lentement et avec une profonde tristesse les Korrigans quittèrent le moulin, le plus vieux des Korrigans en fit trois fois le tour en disant en Breton:
"Gwashoc'h traoù zo bet ganomp eno, ha lavar drouk dont en dro amañ"
Et ils quittèrent tous les terres du meunier et la terre de Lannion. Ils quittèrent le pays trégorrois... Très vite le meunier n'arrivait plus a faire de la farine de qualité. Et ses terres étaient alors devenues de plus en plus pauvres, improductives, plus rien n'y poussaient.
100 ans passèrent et cette histoires fut oubliée, même le meunier plus personne n'entendit parler de lui ou le moulin qui tomba en ruine. Ce n'était plus qu'un amas de pierres couvert de lierres et de ronces.
Les veux trégorrois racontent a qui veulent l'entendre qu'un jour on ne sais pourquoi des Korrigans se sont montrés dans les champs a l'endroit de l'ancienne Ferme et du vieux moulin du meunier avec des écheveaux de laine blanche immaculée et qu'ils réclamaient de la farine aux passants.